6 de julio de 2006

L'enfant fourmi

Ce caillou est vraiment colossal. Y est beau. J'aime ses étincellements comme des étoiles; je me demande si c'est une pyrite celle-là. Non, je crois pas... Ouaiaiais, je vas la prendre avec mes mandibules, mes mandibules puissantes.
     — T'es fort, toé, hein.
     — Ouais, chus ben fort.
     Faut y apporter des feuilles: c'est ce qu'y faut. Celle-là est bonne. Faut faire attention au chemin: y est toute pierreux. Un soldat: sa tête c'est géant. “Ch't-une ouvrière; j'vas juste amener une feuille dans l'nid”.
Je vois rien; mes antennes, ça sert à ça, à voir ce qu'y a dans le chemin. “Salut, j'm'appelle Gaétan. 0ùsqu'y faut l'apporter... Dans 'serre?, OK, c'est où ça?... OK”. C'est énorme ici-dedans; je me demande elle est où la reine; j'aimerais la voir.
     Enfin la serre. Câlisse que les champignos sont gros et grands; y sont doux, y goûtent bon; j'en veux davantage... “Quoi, non, j'en mange pas; je laissais la feuille que j'ai sur moi, pour de vrai, 'garde”.
     Noooon, un pied a fait ecroulé l'nid; y faut courir à toute vitesse; le plafond s'en vient. A courent toutes, affolées; y faut sauver la reine; elle est où, elle est où; y faut la sauver... un caillou roulant; je m'en sauve: le karaté c'est toujours bon de l'apprendre... Mon esprit baraude. Il faut sauver la reine; j'a vois; est là; c'est si beau qu'y affole, boulverse, sidère; ses ailes: j'en veux aussi; pourquoi j'en ai pas; non, non, non, quitte-moi pas; j'veux pas mourir icitte, dans l'nid, écrasée, aplatie comme une maudite coquerelle: j'es déteste. J'veux pleurer.

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