À tous les mois elles en sortent, veulent chercher à se sustenter, me chatouillent de leures petites pattes étroites comme des poils. Elles sont rouges, d'un rouge foncé. À tous les mois elles me changent dès l'intérieur; elles se servent de leures mandibules, de leur acide pour y parvenir, je le sais bien.
La nuit, quand tout est calme dans la fourmilière qui est mon corps, le fourmilier s'en approche avec sa langue visqueuse et attisante; me caresse avec; incite la fourmilière à frémir de volupté; la fait gigoter; en pénetre l'entrée de cette langue spaghetteuse et vibratoire, en même temps qu'un frissonement en parcourent les voies spinales, la belle salive du fourmilier bave partout en dehors et en dedans.
Les fourmis n'en sortent plus depuis belle lurette; à leure place, un fourmilier bébé en sortira.
© Enrique Ruiz Hernández
La nuit, quand tout est calme dans la fourmilière qui est mon corps, le fourmilier s'en approche avec sa langue visqueuse et attisante; me caresse avec; incite la fourmilière à frémir de volupté; la fait gigoter; en pénetre l'entrée de cette langue spaghetteuse et vibratoire, en même temps qu'un frissonement en parcourent les voies spinales, la belle salive du fourmilier bave partout en dehors et en dedans.
Les fourmis n'en sortent plus depuis belle lurette; à leure place, un fourmilier bébé en sortira.
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